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Fusion & Acquisition: de transactionnel à transformationnel

  • Photo du rédacteur: Catherine Leclerc
    Catherine Leclerc
  • 25 nov. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 nov. 2024





 

Les fusions et acquisitions (F&A) ont longtemps été perçues comme de simples transactions, motivées par des économies d’échelle et la réduction des coûts. Mais dans le contexte économique instable d’aujourd’hui, cette approche atteint rapidement ses limites et ne permet pas d’obtenir les résultats transformationnels nécessaires pour rester compétitif. Pour tirer pleinement parti du potentiel de croissance qu’offrent des F&A véritablement stratégiques, les dirigeants doivent adopter un nouvel état d’esprit et ajuster leurs façons de faire.


Dans une économie qui évolue à une vitesse fulgurante, la rapidité d'adapter sa vision en fonction des mouvements sociaux, culturels et économiques est devenue un atout essentiel pour guider les entreprises vers une croissance durable. En faisant preuve de flexibilité et en étant prêts à ajuster leur approche, les leaders se donnent les moyens de réagir efficacement aux imprévus. Aujourd’hui, réussir une F&A ne repose plus sur l’application rigide de méthodes préétablies, mais sur la capacité à évoluer avec le contexte et les humains impliqués. Ceux qui savent transformer l’incertitude en opportunité et intégrer cette agilité dans leur stratégie de F&A peuvent accéder au véritable potentiel de transformation qu’offrent ces transactions.


 

L'évaluation financière approfondie de l'entreprise est certainement un aspect essentiel de la transaction. Toutefois, avec un taux d'échec de 70 % à 90 % des F&A en Amérique du Nord, ne serait-il pas judicieux de se pencher davantage sur les facettes intangibles dans le cadre de l'évaluation diligente? Voici des facteurs clés qui expliquent en partie ce taux d'échec astronomique:



Facteurs clés de l'échec des F&A

  1. Incompatibilité culturelle L’intégration culturelle est l'un des défis les plus complexes des F&A. Lorsque les cultures d'entreprise diffèrent considérablement, les employés éprouvent des difficultés d'adaptation, ce qui entraîne des tensions et, souvent, une augmentation du taux de départ volontaire. Par exemple, une entreprise orientée vers l’innovation et le risque peut avoir du mal à s’associer à une organisation centrée sur les processus et la stabilité.

  2. Échecs dans la planification de l’intégration technologique, humaine et stratégique Le manque de planification intégrée est l’une des principales raisons de l’échec des F&A. Planifier et opérer des intégrations de systèmes métiers comme la finance, le ERP, le marketing et les ventes sont des défis colossaux qui suscitent une grande préparation et demandent beaucoup d'énergie. Mais qu'en est-il de la planification de la synergie humaine et de la redéfinition du plan stratégique?

  3. Surestimation des synergies potentielles De nombreuses entreprises surestiment les bénéfices financiers et opérationnels qu'elles espèrent obtenir d'une fusion ou acquisition. Par exemple, une société peut prévoir des économies de coûts en éliminant des postes redondants, mais ignorer les coûts associés à l’intégration ou la formation, ou sous-estimer la résistance interne à ces changements généreront des problématiques de fonds importantes qui deviendront très difficiles à adresser et à corriger dans le futur.

  4. Défaut de mise en place d’une stratégie de communication Un communiqué et une allocution du président ne feront pas le travail! Les changements entraînés par une fusion ou une acquisition génèrent souvent de l’incertitude chez les employés, les clients et les investisseurs. Qui dit incertitude dit méfiance, et c'est là que la descente vers l'échec fait son entrée en scène. Outre le contenu qui doit être communiqué, une grande part du succès est attribuable au contenant qui véhiculera les communications et ce qui en est ressenti.


Stratégies pour atténuer les risques et maximiser le succès

  1. Évaluation approfondie de la culture d’entreprise Une fusion ne se limite pas aux chiffres financiers ; il est crucial de comprendre les valeurs, la mission et la dynamique sociale des deux organisations. Des sessions de sensibilisation culturelle, des ateliers de consolidation d’équipe, et des échanges entre dirigeants des deux sociétés peuvent faciliter l’intégration et réduire les risques de conflit.

  2. Planification de l’intégration dès le début La phase de planification doit débuter bien avant la signature de l’accord. Les entreprises doivent élaborer une feuille de route claire qui inclut des objectifs précis, des échéances, et des responsabilités. Une équipe dédiée à l’intégration, avec des représentants des deux entreprises, accompagnée par 2 experts de l'atelier émergence, peut aider à anticiper les défis et garantir une transition en douceur et avec le sourire!

  3. Réalisation de l'évaluation des éléments tangibles et intangibles Une évaluation financière et stratégique est indispensable pour évaluer la faisabilité de la transaction. Cela inclut une analyse détaillée des actifs et passifs, des projections de revenus réalistes et une évaluation des risques, mais aussi la refonte complète de la planification stratégique ayant comme objectif de donner la place nécessaire à l'entreprise acquise afin de lui permettre de livrer ses résultats attendus.

  4. Gestion proactive des ressources humaines La réussite d’une fusion dépend en grande partie des talents des deux entreprises. La gestion d'une telle intégration demande beaucoup de doigté et il est recommandé d'être accompagné par des professionnels externes. L'idée est de créer, dès le départ, une ambiance positive face aux grands changements et ainsi limiter le taux de départs volontaires après la fusion.

  5. Transparence et communication continue Une communication transparente, tant en interne qu’en externe, est cruciale pour maintenir la confiance. Les dirigeants doivent s’assurer que les employés comprennent les objectifs de la fusion et les changements à venir, en organisant des réunions d’information et en répondant aux préoccupations. De même, une communication proactive avec les clients et partenaires rassure sur la continuité des services.

  6. Flexibilité et adaptation continue Les projets de fusion nécessitent souvent des ajustements en cours de route. Bien que ce soit essentiel de rester flexibles et prêts à adapter le plan initial pour surmonter les obstacles imprévus, c'est une posture qui est difficile à maintenir. Les entreprises qui réussissent à intégrer efficacement sont souvent celles qui adoptent une approche itérative, en évaluant régulièrement les progrès et en ajustant la stratégie en fonction des défis rencontrés.


 
Exemples de réussite et échec en F&A

Certaines fusions célèbres montrent à la fois les succès et les écueils potentiels des F&A :

  • Succès : La fusion entre Disney et Pixar est souvent citée comme un exemple de réussite, notamment en raison de la synergie créative et de la compatibilité culturelle. Les dirigeants ont également pris soin de préserver l’identité unique de chaque studio.

  • Échec : À l’inverse, la fusion entre AOL et Time Warner est considérée comme l'une des plus grandes erreurs de l'histoire des F&A. Les cultures d'entreprise divergentes et des objectifs stratégiques mal alignés ont contribué à un échec financier retentissant.



 
Sources
  • KPMG, Mergers and Acquisitions: Global Trends and Risks, pour des analyses sur les taux d’échec et les causes.

  • Harvard Business Review, The Big Idea: The New M&A Playbook, abordant des stratégies pour optimiser le succès.

  • McKinsey & Company, Perspectives on Mergers and Acquisitions, qui propose des études de cas et des meilleures pratiques d’intégration.

  • Deloitte, Post-Merger Integration: Survey Report, détaillant les erreurs courantes et les solutions dans l’intégration post-fusion.


 
 
 

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